LEs Éditions

Très tôt passionné de littérature, Pierre André Benoit est entré en contact en 1941 avec Michel Seuphor et Paul Claudel. Seuphor l’encourage à écrire, à peindre et à dessiner et le pousse également à une activité d’éditeur et d’imprimeur. En 1946, PAB (pseudonyme pris en 1943 qui devient son nom d’éditeur et de peintre) se consacre entièrement à l’imprimerie, pratique qui l’occupe principalement jusqu’en 1965, à côté d’autres formes d’activités créatrices, la poésie, le dessin, les papiers découpés, la peinture et la sculpture.

À partir de 1948, il compose toutes les éditions typographiques sur une petite presse installée dans son appartement à Alès. En 1949, il commence à utiliser la gravure sur celluloïd ce qui lui permet de faire lui-même les tirages et de réaliser les livres en entier. Cette technique amuse certains artistes avec qui PAB travaille : Picasso, Masson, Hugo, Miró entre autres. Une deuxième technique mise au point en 1959 est celle de la cartalégraphie (gravure avec carton), qu’utilisent Braque, Picasso et Miró.

Dans les années 1970, Pierre André Benoit s’installe au Château Moderne à Rivières-de-Theyrargues. Il illustre de plus en plus lui même ses livres et simplifie les techniques d’impression. Amis fidèles, quelques artistes continuent à travailler avec lui : Bryen, Hugo, Alechinsky, Steffens, Cortot, jusqu’à sa mort en janvier 1993.

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Les techniques d’impression des livres

Les livres publiés par Pierre André Benoit qui n’ont pas été imprimés par lui sont rares. Ce sont les tout premiers. PAB composa d’abord les textes qui étaient imprimés chez un imprimeur de métier. Puis à partir de 1949, presque tous ses livres typographiques furent imprimés sur la presse typographique qu’il avait installée chez lui.

Mais tous les livres de PAB ne sont pas imprimés en typographie. Au cours des dernières années, il imprima assez souvent en lithographie, en offset, ou même grâce à la photocopie. Dans ce cas, bien que sous son contrôle, l’impression se fit sur un matériel qui n’était pas le sien.

PAB a toujours souhaité et cherché à contrôler et réaliser lui-même la totalité de l’impression de ses livres. Celle des illustrations fut aussi rarement effectuée hors de son atelier. La gravure sur bois, sur linoleum, le cliché trait, qui impliquent une impression en relief, pouvaient être imprimés sur la petite presse typographique dont il disposait. Les lithographies étaient imprimées d’abord chez un artisan spécialisé d’Alès, ensuite chez des lithographes parisiens.

Deux techniques, très spécifiques à PAB, sont à signaler :

  • La gravure sur celluloïd, qui est une technique en creux, rarement employée par d’autres que PAB, demande une impression douce à cause de la fragilité du support et peut s’effectuer sur presse lithographique. PAB s’en fit l’apôtre et la préféra toujours à la gravure sur cuivre tirée chez les taille-douciers.
  • La “cartalégraphie”, un terme inventé par PAB, comme cette technique qui fut d’abord proposée à Braque quand le peintre ne gravait plus lui-même. Elle ne nécessitait aucun effort physique : la carte découpée, déchirée, grattée, trouée par l’artiste est montée sur support à la hauteur typographique, puis encrée et imprimée comme une gravure en relief.

Enfin, il faut signaler la fréquence des illustrations directes, constituées de dessins, de gouaches, de collages originaux qui accompagnent tout ou en partie du tirage. PAB, qui illustra bon nombre de ses éditions, en produisit un certain nombre.

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