Actualité des collections

Dernières acquisitions

VOICI LE 19e BRAQUE DU MUSÉE PIERRE ANDRÉ BENOIT

Georges Braque est un artiste fondamental du XXe siècle. Il est né en 1882 et décédé en 1963.
Artiste fauve puis cubiste, connu surtout pour avoir travaillé en cordée avec Picasso et révolutionné l’art moderne au début du siècle dernier, il a ensuite une carrière plus solitaire et moins connue quoique vous connaissez tous vraisemblablement la salle Henri II au Louvre. C’est un thème récurrent de la fin de sa vie : en vol et schématique, il incarne l’essence même de l’oiseau. Ils inspireront Pierre André Benoit.

Le 1er texte de Braque publié par PAB date de 1951 grâce à l’intermédiaire de Jean Paulhan.
Le 1er courrier conservé à la BnF est daté du 20 mai 1952. Le premier livre illustré par Braque et édité par PAB date quant à lui de l’année suivante : 1953. Ce sont au total 22 livres jusqu’en 1963 écrits ou illustrés par Braque que PAB publie. Souvent des minuscules ou petits livres certes, mais 22 tout de même !

Braque a réalisé des lithographies, des cartalégraphies, des pochoirs… Le celluloïd, technique remise au goût du jour par PAB et qui a attiré de nombreux artiste (comme par exemple Picasso), n’ a pas vraiment retenu pas son attention.
Il y a peu de courriers qui témoignent de cette grande et forte relation amicale. Lorsque PAB se rendait à Paris il rendait visite à Braque dans son atelier. C’était alors de longues discussions sur l’art, la religion, la poésie…

PAB avait une grande admiration pour son aîné et Braque un profond respect du travail d’imprimeur de PAB ainsi qu’ une grande confiance. Dans les quelques lettres conservées à la BnF on le sent. Il confie aux bons soins de PAB ses réalisations sans lui donner d’indications strictes. Il s’en remet à son savoir-faire et son intuition typographique.

Pierre André Benoit avait acheté à la galerie Leiris avant 1986 Oiseau en vol de 1962. Cette œuvre fait partie des collections du musée (don de 1986 pour la fondation de l’institution).
Oiseau dans les lignes a été acheté après la création du musée et a donc fait parti de l’héritage de PAB à son décès. C’est la dernière œuvre ayant appartenu à PAB qui ne soit pas dans les collections du musée. Il est tout à fait logique qu’elle intègre notre fonds.

L’oiseau est enfin rentré au nid !

LA LITHOGRAPHIE DE DUBUFFET

(par les amis du musée)

Suite à l’exposition Dubuffet et les arts graphiques organisée au cours de l’été 2015 au musée bibliothèque PAB, l’opportunité s’est présentée d’acheter une lithographie de l’artiste pour venir enrichir notre fonds et surtout faire une place à cet artiste majeur avec qui PAB a réalisé quatre livres fondamentaux dans son parcours entre 1962 et 1963, mais pour lequel nous avions aucune œuvre… Ces livres portent des noms insolites et fantasques :  La Lunette farcie, Mordicus, Couinque et Oreilles gardées. Il est étonnant que Pierre André Benoit, qui a collectionné de nombreuses œuvres de ses compagnons de route (Picabia, Picasso, Steffens, Hugo…), n’ait pas acheté une ou plusieurs œuvres de son ami Jean Dubuffet avec qui il entretient pourtant une correspondance nourrie du début des années 1960 jusqu’en 1985, date de la disparition de l’artiste.

Grâce à la générosité de l’Association des amis du musée, Fougère au chapeau a aujourd’hui pris place au sein de notre collection. Cette lithographie est datée de 1953, elle a été tirée par Fernand Mourlot. Numérotée 43/60, elle est d’un format relativement grand (65 x 50 cm). Elle est tout à fait représentative des recherches de Dubuffet dans les années 1950 sur les matériaux organiques et les assemblages d’empreintes.

LES MAQUETTES DE VITRAUX

Carton pour le vitrail de la sacristie de l'église de Ribaute-les-Taverne​s

PAB et Jean Hugo, arrière-petit-fils de l’écrivain Victor Hugo, entrent en contact par une lettre échangée à la toute fin de l’année 1946. Ils se rencontrent au printemps 1947 et une grande amitié ainsi qu’un compagnonnage artistique fructueux nait entre eux. Ils réalisent ensemble une cinquantaine livres. Amitié sans faille entretenue par des conversations d’atelier et de nombreux échanges philosophiques et religieux, à Ribaute ou au mas de Fourques, il n’est pas étonnant que ce soit à Jean Hugo que PAB demande un carton pour le vitrail de la sacristie de l’église de sa paroisse. PAB dessine plusieurs vitraux lui-même et les fait réaliser par Charles Marq, maître verrier de Reims (1923 – 2006). Mais c’est à Max Pelletier, maître verrier installé près d’Alès qu’il connaît depuis 1955, qu’il demande de réaliser le vitrail souhaité par le curé du village pour la sacristie : une Vierge à l’enfant dessinée par Jean Hugo.

Fait extrêmement rare, Jean Hugo fournit au maître-verrier une gouache sur carton à l’échelle 1. Celle-ci mesure donc 71,4 x 49,6 cm. Autre fait d’importance qu’il faut souligner, le maître-verrier prend soin pour le montage de ses plomb (dans l’optique de ne pas abîmer le carton), de réaliser une copie sur un calque; d’où l’état incroyable de conservation pour un document qui à la base est un support de travail. La gouache originale est restée épinglée pendant le temps de réalisation du maître-verrier (d’où les petits trous d’épingle en haut de la feuille de part et d’autre) puis a été conservée (et oubliée) dans un carton à dessin jusqu’à il y a peu… Monsieur Pelletier s’est alors rapproché du musé-bibliothèque PAB pour nous en proposer l’acquisition.

Nous n’avons aucune idée du devenir du vitrail… Max Pelletier l’a remis à Pierre André Benoit en main propre mais personne n’a souvenir d’avoir jamais vu ce vitrail en place dans la sacristie. A-t-il été cassé lors du transport dans la 2CV de PAB ou bien lors de son installation? 


ORPHÉE À LA LYRE DE JEAN COCTEAU

Le cadeau surprise de l’exposition Cocteau. Lors du vernissage, Ioannis Kontaxopoulos, commissaire de l’exposition et grand collectionneur de Jean Cocteau a annoncé pour le plaisir de tous, qu’il faisait don au musée d’Orphée à la lyre. Voici un extrait de son discours :
« Orphée à la lyre et Hermès » est une lithographie signée par Jean Cocteau dans la pierre (d’après un dessin de 1960). Elle représente le Poète-musicien de l’Antiquité en compagnie du messager ailé des dieux. J’ai choisi ce double profil parce qu’il est emblématique et représentatif de tout l’oeuvre de Cocteau. C’est, en quelque sorte, son idéogramme. D’une facture classique, la ligne se boucle continuellement sur soi, donnant l’impression d’une composition hermétique. Les deux figures se forment à travers une seule ligne continue, un lasso dense et labyrinthique. L’oeuvre appartient à la dernière période de l’artiste où il excelle dans les dessins calligraphiques faits d’un seul jet. Cocteau disait qu’il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour. Le musée PAB a bien voulu présenter ma collection et il l’a fait d’une manière exemplaire. Il est donc naturel qu’une oeuvre reste en guise de remerciement et enrichisse ainsi les collections nationales auxquelles Cocteau n’eut guère droit de cité de son vivant. Puisse ce cadeau matérialiser également le temps retrouvé entre le poète et l’éditeur. Leur rendez-vous n’a pas eu lieu à l’époque. Pierre André Benoit désormais changé en musée parvient-il à rattraper le temps « perdu » en accueillant chez lui Jean Cocteau. La boucle est bouclée. »